Trail&CO

samedi 30 juin 2012

Récit des aventures corses 2/3 : la montagne


Marre de la Corse ? Après le Mare à Mare Centre avec maman, le GR20 avec Yannick... Et bien non, je repars en rando cette année encore sur l'île de beauté ! Le GR20, avec son lac de Nino dans le brouillard et l'étape de la brèche du Capitellu annulée, avait un petit goût de "reviens-y" (comme dirait mamie B quand je vais chiper des gâteaux ou des beignets à la cuisine ^^).

Bref, nous revoilà sur les sentiers fra li monti (à travers la montagne corse) ! Cette année, Yannick nous a concocté un petit circuit qui rejoint, pendant 2 jours, le GR20, et notamment le fameux lac de Nino et la brèche du Capitellu.

Vous êtes prêts ? Sac à dos et chaussures de marche enfilés ? Let's go !

Première étape : Venaco (600 m) - Corte (390 m)


- Hotel à Venaco (550 m) -
Notez cette année l'effet réalisé sur la tenue : le tee-shirt assorti au sac à dos !

Une très bonne nuit passée dans une belle petite chambre d'hôtel ! Le réveil s'est fait tout en douceur, dehors le ciel est dégagé, le paysage est superbe ! Après un petit déjeuner copieux en terrasse, nous partons tranquillement à travers le village qu'il faut remonter pour trouver le sentier de la variante du Mare à Mare Nord.



- on vient de là-bas en bas... -

- Moulin restauré par le Parc Naturel Régional de Corse -

Le balisage est difficile à suivre, car très peu entretenu. On traverse d'abord le petit village de Santo-di-Venaco, puis en redescendant à travers une végétation dense et humide nous atteignons Riventosa, Casanova puis Poggio-di-Venaco.

Le poids du sac à dos se fait déjà sentir...


- Poggio-di-Venaco -



Dans le village, nous nous perdons un peu... ce qui explique l'air perplexe de Yannick, la carte en main.

De Poggio-di-Venaco, le sentier redescend jusqu'au fond du vallon, puis plus aucun balisage... Ca commence bien ! On sait tout de même qu'il faut rejoindre la nationale qui se trouve plus haut, alors on suit le sentier qui grimpe ! Une fois cette nationale atteinte, nous la longeons sur 200 mètres, puis nous prenons le sentier sur la gauche qui semble grimper fort dans la montagne. 



L'ascension est assez longue, d'abord à travers une végétation basse, très fleurie, puis dans une forêt de châtaigniers. Pour moi, le sac à dos me met le dos en compote ! Sans parler des jambes un peu lourdes... Le démarrage n'est pas évident...^^


Puis c'est la délivrance, on arrive à la pointe de Cisterne (1019 m). Le paysage est magnifique, on peut même apercevoir Venaco tout au loin. La pause casse-croûte est bien méritée !

Il ne reste plus qu'une longue descente jusqu'à Corte (390 m). La pente est forte, de quoi faire travailler nos quadriceps.



- Corte (390 m) -


Maintenant il ne reste plus qu'à trouver le gîte... Ce qui n'a pas été chose facile, et même source d'énervement...

- mais le voici ! -

- et c'est plutôt pas mal ! -

L'accueil est chaleureux, la douche chaude, et comme nous avons pris la demi-pension, nous n'avons pas de cuisine à faire ce soir, tout est parfait ! Un petit tour en ville pour faire quelques courses, et nous regagnons le gîte pour le repas, qui fût un vrai délice. La terrasse du gîte se trouve juste en face de la citadelle de Corte, qui est éclairée le soir. Autant dire que le spectacle était de taille.


Deuxième étape : Corte (390 m) - Sega (1190 m)


Le réveil est difficile pour moi... pourquoi ? vous ne vous doutez de rien ? LES RONFLEMENTS !!!! Et Yannick y était pour quelques chose...
Mais pas le temps de trainer au lit, on a de la route à faire ! Aujourd'hui, nous remontons les gorges du Tavignanu jusqu'au refuge de Sega.

Le sentier monte régulièrement sur la rive gauche. Il est 9h30 mais il fait déjà très chaud.




On remonte le canyon, c'est très surprenant, mais magnifique ! 



Vers 750 m d'altitude nous atteignons une jolie passerelle qui surplombe de superbes vasques d'eau. Même s'il est un peu tôt, nous décidons de faire notre pause déjeuner ici, avec en prime une petite sieste pour Yannick.


Et c'est reparti ! Le sentier monte un peu plus dans une forêt de pins. Petit à petit on se rapproche des sommets.


Nos jambes sont bien lourdes, la dernière partie, bien qu'à courbe de niveau, est longue ! Et nous fatiguons... Mais tout à coup... nous apercevons le joli refuge en bois !


- et quel accueil ! -

 
- qu'il est beau mon chéri :-) -


Le refuge est situé en bord de rivière, quel régal ! Un vrai moment de plaisir, il fait beau, on se laisse aller à flâner au bord de l'eau.

Ce soir, pâtes au pistou ! Et dodo assez tôt, demain grosse journée, avec un ligne de mire, le lac de Nino.


Troisième étape : Sega (1190 m) - Manganu (1600 m)


Deuxième nuit blanche pour moi... le pire c'est qu'il n'y avait qu'un ronfleur... mon chéri !

Pendant plusieurs heures, le sentier monte régulièrement, nous remontons toujours les gorges du Tavignanu. Puis plus haut en altitude, nous commençons à grimper dans une zone rocheuse. Sur quelques centaines de mètres nous montons 200 m de déniv +, puis débouchons sur un grand plateau verdoyant.





Même si au début nous contemplons avec émerveillement ce magnifique paysage, il devient vite lassant... nous n'en voyons plus la fin...

Nous passons par des bergeries, puis après 4h30 de marche, nous nous retrouvons sur le GR20 !! Ca nous rappelle de bons souvenirs. Ou de mauvais... quand nous sommes passés par là l'année dernière nous étions trempés jusqu'aux os, et dans le brouillard ! Alors que là il fait beau, il fait même très chaud, et le paysage qui nous entoure est grandiose.

Le refuge de Manganu que nous devons rejoindre ce soir est à gauche (vers le Sud), mais nous remontons le GR20 vers le nord puisque nous voulons à tout prix voir le lac de Nino !!! Rappelons que l'année dernière, bien qu'étant à quelques mètres du lac, nous n'avons rien vu à cause du brouillard.

En 2h nous atteignons finalement le lac. Et c'est magnifique ! Nous faisons notre pause casse-croûte !





Puis nous rebroussons chemin, et continuons vers le sud pour rejoindre Manganu.


- en suivant le sentier, on aperçoit le refuge tout au fond -





En courageux randonneurs, nous prenons notre première douche froide ! Le même gardien que l'année dernière nous accueille et nous indique nos lits. Une bonne ambiance règne au refuge le soir, nous rencontrons les randonneurs du GR20 qui profitent de notre expérience ! Certains randonneurs viennent du Sud, et nous nous renseignons de l'état des brèches, pour l'étape du lendemain. En effet, il y a des passages enneigés, certaines années la traversée est même difficile, voire impossible en début de saison. A priori tout va bien... Moi j'angoisse un peu quand même, j'ai peur de devoir traverser des grands névés où je sais bien qu'un glissade peut devenir extrêmement dangereux... :-(


Quatrième étape : Manganu (1600 m) - Petra Piana (1840 m)


Bon vous vous en doutez, c'est pas cette nuit que j'ai récupéré... Ce n'étaient pas moins de trois ronfleurs qui se trouvaient juste à côté de nous ! Même Yannick n'a pas dormi. J'ai cru que j'allais devenir folle ! Autant vous dire que le réveil était délicat, j'étais déjà épuisée avant même de randonner.

De la fatigue, un peu d'angoisse, mais aussi de l'impatience. Toutes ces émotions se mélangeaient en moi. Je savais que ça allait être la plus belle journée, c'est LA plus belle étape du GR20, une véritable étape de montagne, un peu un challenge comme le Cirque de la Solitude l'année dernière, difficile, un peu dangereuse, mêlant escalade, ascension, traversée de névés, mais c'est là que c'est le plus beau !

La brèche du capitellu est atteinte assez rapidement, après une montée assez raide au milieu des aulnes et des pierriers.




L'impatience se fait sentir sur la fin, la brèche du Capitellu (2230 m) est à quelques mètres de nous... Et là c'est l'émerveillement collectif, on aperçoit déjà tous les autres randonneurs partis avant nous qui semblent stationner ici sans pouvoir repartir. En effet, la vue est extraordinaire, c'est tellement beau ! Un Cirque immense, avec au fond deux lacs. On fait comme tout le monde, on se pause pour en profiter au maximum ! Garder ces images là en tête le plus longtemps possible, c'est tout ce que l'on souhaite !

- Quelle fierté d'être arrivés jusque là -






Il nous reste pas mal de chemin, il est temps de s'y mettre, d'autant plus qu'on attaque le plus difficile techniquement. La pente est raide, on s'aide la plupart du temps de nos mains pour descendre dans les pierriers. Quelques névés, mais rien de méchant.




Quelques passages même avec des chaînes... Attention à ne pas dégringoler !




Une fois le Cirque traversé, on arrive à un col d'où l'on aperçoit la prochaine étape du GR20. Nous découvrons aussi avec plaisir le parcours emprunté l'année dernière depuis Guagno.
L'itinéraire descend ensuite jusqu'au petit plateau herbeux où se situe le refuge de Petra Piana. Cette dernière descente est très éprouvante, très caillouteuse, et très raide ! Le refuge est en ligne de mire...


Les puces ou punaises récupérées à Manganu m'ont bien attaquée... j'ai plus d'une centaine de piqure sur tout le corps, ça démange c'est terrible !
L'ambiance est une fois encore excellente au refuge, avec trois lyonnais (les ronfleurs... heureusement que je ne suis pas trop rancunière), et cinq marseillais.


- Refuge de Petra Piana -


Cinquième étape : Petra Piana (1840 m) - Vivario (650 m)


Une petite photo et hop on part sous un ciel nuageux et quelques gouttes qui tombent...
 - ne sont-ils pas beaux ces randonneurs ? -



Tout le début du parcours suit le sentier du GR20, nous le connaissons, c'est de la descente sur un joli sentier, le long de torrents, au milieu des fougères, ou alors sous les pins. Dommage que le temps soit couvert.




Puis nous quittons le GR20, pour prendre une liaison menant à Canaglia.




- le temps d'une petite pause... -

Canaglia est un petit hameau, une fois là-bas nous suivons sur plusieurs kilomètres la route (pas très agréable ça...), surtout qu'il fait bien chaud !


Au-dessus de Tatone, nous regagnons un sentier qui alterne forêt et végétation basse jusqu'à Vivario, un charmant village au Sud de Venaco.




Après cinq jours de marche, les jambes sont lourdes et le dos soufrant. Nous sommes pourtant très content, et d'alterner montagne et vallée nous voyons des paysages très différents, tous magnifiques, nous faisons également de très belles rencontres.

Nous arrivons par le haut du village, ce qui nous offre un très beau point de vue.



Ce soir, c'est chambre d'hôtel avec douche chaude, draps propres et bon petit repas ! Si Yannick ronfle, c'est décider je le vire de la chambre !

Un petit tour dans le village, quelques courses et on revient pour le repas, en terrasse. Nous sommes très bien accueillis, le village est charmant, nous en gardons un très bon souvenir.


Sixième étape : Vivario (650 m) - Venaco (600 m)


La dernière étape... que dire... nous pensions que ce serait une étape facile, dans la vallée, mais nous étions loin de nous imaginer ce qui nous attendait...

Tout d'abord, beaucoup de dénivellée positive puisque nous n'avons fait que monter-descendre pour traverser deux grandes vallées. Ensuite, la marquage quasi-absent, et sans carte sur cette portion, il était extrêmement difficile de s'orienter. A plusieurs reprises même nous nous sommes perdus...

- le village abandonné d'Arca -





- fatigué ? -





- Noceta -


A partir de Noceta, c'est le début du cauchemar : fin du marquage, sentier non débroussaillé, pour moi rencontre avec un sanglier :-(, ampoule douloureuse pour Yannick,... BREF nous en avons marre et j'avoue qu'il y a eu du découragement et une baisse de moral des deux côtés.

Sur la fin, j'avais envie de faire de l'autostop sur la route qu'on a croisé, mais Yannick était décidé à finir. Mais cette dernière portion a été un calvaire, nous n'avions plus d'eau, le sentier n'était pas beau, une grosse portion sur la route, nous avancions au moral.

Mais nous avons finalement atteint Venaco !!! Et quel soulagement dans un premier temps ! Puis un peu de nostalgie, la rando c'était fini !

C'était une semaine exceptionnelle, très intéressant, passionnante, nous avons eu du beau temps, des paysages à couper le souffle. Contrairement au GR20, cette année nous avons alterné haute montagne avec nuits en refuge, et moyenne montagne/vallées avec le passage dans de charmants petits villages, nuits en gîtes ou hôtels, et c'était vraiment sympa ! D'autant plus avec la personne qu'on aime !

3 commentaires:

  1. Bravo ça donne vraiment envie, j'espère que l'on pourra faire de même avec ma chérie

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  2. magnifique récit et splendides photos. Bravo

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  3. Ola
    Les photos sont superbes, bravo et merci de nous faire découvrir une terre d'exception.....félicitations
    Sportivement

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